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vendredi 9 décembre 2011

résistance commune oblige


Convergence des initiatives et luttes contre la rénovation/spéculation urbaine



17 décembre à 17 heures au Casa Poblano, 15 rue Lavoisier. Métro Robespierre

L
e 17 décembre prochain, des collectifs d’habitant.e.s de quartiers populaires d’Hambourg, en Allemagne, appellent à une journée de lutte internationale contre la gentrification. « Lions l’appropriation d’espaces et de ressources à la défense de quartiers irréguliers contre la politique de démolition ! Faisons converger les initiatives des sans-abri avec la résistance contre les évacuations forcées ! Renforçons les initiatives de locataires avec les campagnes contre les maisons vides ! Lions les luttes des opposantEs à la destruction de l’environnement avec les luttes des immigrantEs pour le droit de rester ! Élargissons la marge de manœuvre de la désobéissance civile à l’aide d’actions artistiques et radicales, rusées et symboliques, virtuelles et directes ! » L’objectif, c’est de faire de cette journée d’action l’expression, le point de cristallisation et le réseautage de ces luttes locales dépassant néanmoins les frontières afin de les rendre visibles en tant que conflit politique général à l’intérieur des structures de la société capitaliste sans les homogénéiser.

Rénovations urbaines, gentrification... De quoi parle-t-on ?

… De la transformation physique d’un quartier - par la destruction ou la réhabilitation des logements - , dans un but affiché de requalification et de« mixité sociale ». Pour ne pas ébranler l’ordre établi, il apparaît comme une nécessité pour le gouvernement de détourner notre regard des causes structurelles de la misère dans les quartiers que le système génère en nous faisant croire qu’un simple changement de décor améliorerait nos existences, qu’un coup de pelleteuse nous rendrait la vie belle. Dans une période où les affres du capitalisme deviennent difficilement dissimulables, il s’agit ainsi de contrôler et tuer dans l’œuf les potentiels espaces de solidarité et de révolte des classes dominées.

Ces considérations urbanistiques se font au plus grand mépris des populations, stigmatisées par une conception colonialiste des banlieues. Quant aux démarches de concertation mises en oeuvre, elles ne sont que l’instrument de légitimation de leur politique. La cité, dans son aménagement et ses fonctions, est aujourd’hui le terrain de jeu des dominants. Les profits de ces grands chantiers reviennent d’abord et surtout aux promoteurs et aux villes désireuses de se masquer d’une misère de plus en plus criante. Mais le vernis humaniste s’écaille vite face aux réels effets des rénovations : expulsion des plus précaires, déplacement forcé de population, chasse aux sans-papiers... Les dernières poches de vie et de résistance définitivement insensibles aux promesses du bonheur Ikéa se font expulser manu militari.

En répondant à cet appel, nous souhaitons créer une occasion de se rencontrer et s’organiser afin d’amplifier les protestations contre les rénovations et la gestion capitaliste et policière des quartiers en Ile-de-France. D’une préoccupation individuelle (ma maison) et locale (mon quartier), nous souhaiterions soulever une réflexion globale sur la propriété et la guerre de classes qui se joue dans l’espace urbain…
 
A St Denis, Paris, Vitry, Ivry, Poissy, Saint Ouen ou Montreuil-Bagnolet, comme à Hambourg, et partout en Europe , Organisons la résistance, reprenons la ville pour en faire un terrain de lutte.

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9 commentaires:

  1. Très bien, mais pourquoi reprendre ce terme à la fois soft et quelque peu abscons de "gentrification", qui appartient au vocabulaire dominant, et ne pas utiliser le classique "embourgeoisement"?

    "Gentrification" c'est exactement le terme employé et répété plusieurs fois par D. Mosmant alors qu'il passait son diaporama lors de la dernière pseudo consultation de la mairie devant une poignée d'habitants en novembre dernier.. sans doute pour ne pas trop les effrayer..

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  2. Il employait le terme dans un sens positif pour défendre leurs projets?

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  3. la gentrification est un phénomène urbain d'embourgeoisement. C'est le processus par lequel le profil économique et social des habitants d'un quartier se transforme au profit exclusif d'une couche sociale supérieure.

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  4. Merci, mais je ne demande pas que l'on me sorte la fiche Wikipédia mais qu'on m'explique comment Mosmant peut-il parler lui-même de gentrification dans le cadre d'une présentation promotionnelle des projets de la Mairie.

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  5. Mosmant l'utilisait bien dans un sens négatif et même prétendait qu'il (= la mairie) luttait contre. Mais c'était pour ensuite rappeler et répéter plusieurs fois son impuissance: "c'est pas nous qui décidons, nous sommes là pour orienter" (j'ai pris des notes). En gros, ceux qui mettent le fric décident (investisseurs publics ou privés) et la mairie ne peut que leur rappeler le code de l'urbanisme, leur dire de ne pas construire plus de X étages, etc.. Justicier aux mains liées.. mais, c'est ce que je voulais dire au départ, pour des oreilles francophones (gentry = petite noblesse en anglais), le terme est sans doute plus abstrait et moins inquiétant qu'embourgeoisement, de la même manière qu'on ne parle plus de guerres mais de conflits, etc..

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  6. Pas seulement moins inquiétant et pas si abstrait que ça, tu échanges un terme franchement péjoratif contre un autre qui connote une idée de noblesse : c'est non seulement pour se défendre mais bien pour se faire mousser, oui ! « Tu habites où ? Oh, dans un quartier très gentry, tu waaa ! »

    Quant aux justifications de Mosmant, « c'est pas nous qui décidons », elles sont classiques mais vraiment pitoyables et impudentes mêmes. Je n'ai jamais compris comment des politiciens pouvaient avouer ainsi leur impuissance pour masquer leur responsabilité ou leur manque de courage et prétendre ensuite que l'on vote encore pour eux. Heureusement qu'ils ont fini par presque décourager tout le monde de suivre la politique qu'ils mènent ! Mais même à une poignée, on sera toujours plus nombreux qu'eux et on peut bien leur demander quelques comptes : il a réagi comment le public à sa prestation déjà ?

    Tu as pris quelques notes. Cela veut dire que l'on aura une chance d'en lire plus de ta part ? Cela m'intéresserait bien. En échange, je pourrais replonger dans mes archives pour retrouver quelques notes que j'avais écrites, de mon côté, il y a déjà quelques années, à l'époque où je squattais la Maison du Cimetière avec C. et les oï oï oï ! sur une réunion assez inconsistante à laquelle il avait participé au sujet du projet sur les Grands Pêchers et plus particulièrement sur les réponses de Petitjean quand je l'avais interrogé par la suite : c'était tout aussi révélateur surtout quand on sait ce que le nouvel adjoint en charge de la Politique de la Ville écrivait sur son blog quand il était encore dans l'opposition ! (A propos, elle devient quoi cette maison ?)

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  7. ces quelques notes sont dans un sac que j'ai oublié à l'asso, mais rien d'extraordinaire étant donnée l'inconsistance de l'exposé là aussi, les mauvaises blagues de l'intervenant et ses recours systématiques à son assistant dès qu'il s'agissait de quand même citer quelques chiffres précis.. on était une trentaine à tout casser, mais en comptant bien un tiers de gens de la mairie! au premier rang et sur un côté.. entre autres l'adjoint en charge de la Politique de la Ville et une femme d'aspect sévère aux cheveux blancs (dans le style de l'ancienne maire du 17 à Paris) qui a plusieurs fois rectifié les propos de Mosmant en l'interrompant (je ne la retrouve pas sur le trombinoscope des élus).. c'était interminable et j'avoue que je me suis cassé après près de 2h lorsqu'on en est arrivé à notre secteur et que rien n'a été dit sur le 116, le foyer du centenaire, ni encore moins sur ici.. je n'ai pas attendu le temps des "questions".. le public était surtout composé de gens d'un certain âge, personne de chez nous..

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  8. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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