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lundi 7 novembre 2011

Communiqué de l’association Harissa Sauce Blanche (HSB) concernant l’incendie de la Baraka et ses suites

Lorsque N. Sarkozy déclarait officiellement ouverte la chasse aux Roms dans son discours de Grenoble (30 juillet 2010), nous avons été plusieurs à penser que des fascistes seraient tentés de passer un jour ou l'autre à l'acte. Nous en avons eu la confirmation brutale lundi 24 octobre avec cet incendie de la Baraka. Après ceux d’Orly, Ivry-sur-Seine et Bobigny, il y a quelques mois. Mais cette fois, après les manifs et pétitions hostiles des « voisins », le caractère intentionnel de l’agression semble avéré. Il y a des témoins. Une enquête de police est en cours, comme on dit.

Pour notre part nous nous souvenons des agressions contre les foyers Sonacotra dans les années 80, notamment les deux attentats à l'explosif contre des foyers de la région de Nice en 1988, qui avaient fait un mort et de nombreux blessés. Trois ans plus tard, des non-lieux avaient été prononcés et l’affaire enterrée.

Depuis février, un éducateur de notre association avait mis en place un travail de soutien social et de médiateur auprès des familles de la Baraka. Pour l'essentiel, il s'agissait d'inscrire les enfants à l'école et de les suivre dans leur parcours scolaire. Lors de discussions avec des responsables de la mairie, il était apparu qu'une des conditions pour qu'ils ne soient pas expulsés étaient que les enfants du lieu soient scolarisés. L'autre travail a été de faire des accompagnements pour des soins avec les adultes.

Sur les circonstances de l'incendie, nous voulions rappeler, parce que cela n’a pas été dit, ou pas assez, qu'heureusement que tous les habitants de la Baraka étaient en bas dans la cour pour fêter l'anniversaire d'une petite fille au moment de l'explosion, car s'ils avaient été dans leurs chambres, c'est d'une trentaine ou quarantaine de morts dont on parlerait aujourd'hui. En effet, ils ont eu UNE minute, pas plus, pour sortir. Un c'est déjà un de trop bien sûr et il s'agit pas de compter les morts comme argument, mais la mairie de 20ème aurait alors eu un autre dossier sur les bras.

La mairie du 20ème: dans l’urgence, lundi soir, juste après l’incendie, elle a jugé bien pratique et opportun d’utiliser notre éducateur et l’interprète de la Voix des Roms pour mettre en place les hébergements à l’hôtel et soi-disant éviter que les familles ne soient trop éclatées. Mais, dès le lendemain, elle a rejeté en bloc les associations et soutiens, au motif qu'ils n’étaient « pas légitimes » . Le mardi matin les services sociaux du 20ème nous ont donné une fin de non-recevoir très claire et nous n’avons pu être reçu le mercredi soir lors du rassemblement devant la mairie avec les soutiens et les copains. Cet argument de la « légitimité » des uns et de la « non-légitimité » des autres est un classique et nous ne sommes pas dupes.

Très vite, la mairie PS a décidé de confier la « gestion » du problème à Emmaüs-coup de main, organisation connue pour être aux ordres de C. Guéant, que les familles ne connaissent pas du tout et qui ne les connaissent pas. En fait de gestion, on l’a vu, il s’agissait de placer les personnes quelques jours à l’hôtel, de faire signer des « retours volontaires » dans l’urgence (avec entre autres perte de l’AME en cas de retour, pour ceux qui avaient pu établir un dossier) et à éloigner les soutiens et les travailleurs sociaux qui ne leur plaisent pas, en jouant les gros bras. Quelle aubaine pour la préfecture que de pouvoir expulser quelques familles en jouant sur le traumatisme psychologique de l'incendie, au moins elle ne sera pas accusée de chasse anti-Roms.

Trop c’est trop. Mme Calandra, cessez de jouer avec le feu.

Association Harissa Sauce Blanche.
L’association HSB existe depuis 2003, elle a été créée dans le 20ème arrondissement et poursuit depuis ses actions de médiation sociale et de diffusion des savoirs à Paris, Montreuil et à Nouakchott (Mauritanie).

13 commentaires:

  1. Enfin, ce communiqué ! Bien, juste cette dernière phrase qui parle de jouer avec le feu que je trouve d'un goût un peu douteux. J'aimais bien l'idée que Calandra avait eu d'une certaine manière gain de cause en se débarrassant des indésirables... Mais la présentation du rôle des « gros bras mal léchés particulièrement désagréables » d'Emmaüs coup de poing est bien, simple et concise.

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  2. Euh.. est-ce le lieu pour en débattre? mais pourquoi pas après tout: le communiqué était prêt à 90% depuis lundi dernier et on attendait tes retours dessus pour le balancer, notamment sur la dernière phrase, bon c'est fait maintenant. Il y a déjà des réactions sur Indy..

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  3. Gatlift réalisateur romkabyle (Liberté, Latcho Drom ) dénonce la politique menée apr l'état français envers les roms.
    http://www.youtube.com/watch?v=hU2Sh01IKks

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  4. C'est surtout que le communiqué était déjà annoncé sur Indymedia. Pas trop de réactions à sa publication. De toute façon, ce n'est pas nous qui avons choisi cette publicité mais il faut faire attention. J'ai répondu par avance à certaines questions ici.

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  5. que l'on foute la paix aux roms est seulement mon souhait
    Jamais ils n'ont créé ou engager une armée impérialiste pour "intégrer" leur valeurs
    ilfaudrait aussi penser aux Inuits peuple nomade entre la russie le danemarK (Groeland) et les usa qui ont tjs résister à tte forme d'intégration dans ce système pourri à l'occidental
    pourquoi scolariser des enfants en france? telle est la question? l'école; st déjà un formatage.. mais c'est bien pour apprendre une langue apprendre à compter à comprendre une certaine culture générale pour les gamins etc... je ne veux sutout pas faire le tavail des institutions ce n'est pas notre rôle!
    Chacun sa façon de vivre en paix

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  6. de l'autre côté de l'atlantique:

    http://www.antifa.ca/antifa-news/incendie-de-la-baraka-communique-de-lassociation-hsb

    plus près de chez nous:

    http://yahoo.bondyblog.fr/201111050005/drame-de-la-baraka-un-incendie-criminel/

    on peut y trouver un lien vers le blog d'un élu PS Calandra, avec récit édifiant de la manif anti-pauvres de mai 2010:

    http://www.pascaljoseph.com/?p=676

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  7. Pour rendre les liens actifs dans les commentaires, il est possible d'utiliser les balises Html <a href=adresse du lien>texte du lien</a>

    <a href=http://www.pascaljoseph.com/?p=676>Récit édifiant</a> Récit édifiant en effet que celui de cet adjoint de Calandra (et les photos !).

    Dans les commentaires de l'article du Bondyblog, je découvre cette sortie de Voynet sur le terrain et ses réflexions chaleureuses: Quand la dame patronnesse Dominique Voynet visite un squat rom

    L'anecdote est révélatrice, tout autant les autres propos rapportés: « Si on continue comme ça, moi je vais perdre les élections, et derrière y aura une équipe municipale qui va nettoyer les squats roms d'une façon beaucoup plus brutale que vous ne pouvez l'imaginer [...]. »

    Si, si, après ce qui s'est passé dans le 20e on peut tout imaginer... Quant à la stratégie de l'épouvantail qu'agite nos élus municipaux et toute la sociale démocratie depuis des années, est-ce que cela suffira à faire oublier leurs propres pulsions autoritaires et répressives?

    Qu'en resta-t-il surtout après 2012, si la droite UMP se fait battre au niveau national comme ils semblent s'y engager? Ne sera-t-il pas plus que temps alors de demander des comptes à une opposition qui règne depuis des années à diverses échelons locaux pour la politique qu'elle y applique et qui ne se distingue guère de la brutalité des autres?

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  8. Charlie hebdo du 02.11 aurait pu au moins avoir la décence d'évoquer l'incendie de la Baraka qu'il soit criminel ou pas. Il faut rappeler que malheureusement l'incendie de la Baraka a fait une victime et que les résidents Roms sont pour l'instant à la rue ou dispersés dans des chambres d'hôtels sans savoir combien de temps cela peut durer!

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  9. Que faut-il attendre de Charlie Hebdo franchement ?

    En revanche, cette information me paraît importante et nous n'avons aucune raison de la passer sous silence :


    Incendie dans un squat de Roms : la thèse accidentelle désormais privilégiée

    PARIS, 16 nov 2011 (AFP) – 19h

    La police privilégie dorénavant la piste accidentelle dans l'incendie d'un squat de Roms ayant fait un mort à Paris le 25 octobre, après le revirement du seul témoin prétendant avoir vu des hommes jeter des cocktail molotov, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture de police de Paris (PP).

    Dans la nuit du 24 au 25 octobre, un incendie avait ravagé un immeuble désaffecté appartenant à Paris Habitat où vivaient illégalement une centaine de Roms. Le 25 octobre au soir, le corps calciné d'un Roumain de 46 ans avait été retrouvé par les pompiers dans les décombres de cette ancienne cartonnerie de la rue des Pyrénées dans le XXe arrondissement.

    Un jeune Roumain avait assuré aux enquêteurs du 2e district de police judicaire chargés de l'affaire avoir vu "des individus jeter des cocktails molotov" et "proférer des insultes racistes", selon la PP.

    Or, après un mois d'enquête, les policiers ont décidé mardi d'entendre de nouveau ce jeune Roumain après avoir accumulé plusieurs éléments mettant en doute son témoignage.

    Les policiers ont notamment réussi à établir "qu'une cheminée artisanale était en construction à l'intérieur de l'immeuble et que plusieurs réchauds étaient également à l'intérieur", a précisé un responsable de la police judiciaire.

    De plus, les résultats des analyses du laboratoire central n'ont relevé "aucune trace d'hydrocarbure", selon ce responsable.

    Face à ces éléments, le jeune Roumain "a reconnu avoir menti", devant les enquêteurs, selon la PP. Il devrait être poursuivi pour dénonciation mensongère.

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  10. Suite aux conclusions de cette enquête, Mme Calandra a envoyé à de nombreux habitants de l'arrondissement un courrier électronique scandaleux dans le seul but de dénoncer les soutiens aux familles de la Baraka, qui porteraient selon elle la responsabilité du drame survenu rue des Pyrénées en s'étant opposées à leur expulsion. Si on comprend bien, si les roms squattent des lieux insalubres et dangereux et en meurent parfois se seraient donc de la faute de ceux qui leur apportent leur solidarité. Il fallait oser... Comme s'ils avaient le choix ! Comme si une fois expulsés ils n'allaient pas être à nouveau contraints, à moins de rester à la rue, de recommencer, de retrouver un autre bâtiment tout aussi peu adapté à un usage d'habitation, tout aussi insalubre et dangereux !

    On atteint le sommet de la mauvaise foi du plus mauvais goût quand elle leur oppose « la prise en charge et le suivi » proposés par Emmaüs Coup de Poing, ces préposés aux basses besognes de la PP et de Guéant, que ces mêmes soutiens pousseraient les roms à refuser pour les inciter à continuer de vivre en squat. Cela pour justifier tout ce que la mairie et ses sbires d'Emmaüs ont fait pour écarter associations et collectifs des familles, soi-disant donc pour préserver ces dernières d'une mauvaise influence qui les mettrait en péril ! Mais on sait quels ont été ces prises en charges et suivi : relogements précaires en hôtel ou la rue pour ceux qui n'ont pas voulu signer un retour « volontaire » en Roumanie ! A aucun moment il n'a été tenu compte ni de la scolarisation des enfants, ni de l'état de santé des anciens habitants de la Baraka, rien n'a été fait qui ressemble à un vrai travail social.

    Là où éclate tout l'ignorance crasse et le mépris de l'élue du XXe pour les roms et les pauvres en général, c'est dans ses réflexions sur les noms donnés au lieu. Pour elle, appeler ce squat la Baraka ou la Maison des Roms ferait preuve d'une attitude discrimante ! Rien de plus classique pourtant dans ce qu'elle prend pour une initiative malheureuse des soutiens : s'en étonner et s'en offusquer ne révèle que son incompréhension totale de la manière dont les pauvres et les déshérités fonctionnent et raisonnent. Combien de squats miteux ont porté des noms bien plus ronflants, combien de quartiers misérables dans les pays du Tiers Monde en portent qui surprendraient bien plus notre élue, combien de Dubaï dans les pays arabes, de Washington en Afrique Noire, de Cité Soleil ailleurs etc. ? Quand on a rien on peut encore choisir de donner le nom que l'on veut à l'endroit où l'on habite et il reflètera rarement les conditions matérielles qui y règnent, tout au contraire, par un réflexe tout à la fois de conjuration et de distanciation ironique par rapport à la situation vécue.

    Mais Mme Calandra semble tout simplement incapable d'imaginer que les pauvres puissent avoir une vie et une pensée à eux. Livrés à eux-mêmes, ils sont juste bons pour elle à se faire manipuler par des groupes mal intentionnés. Dépourvus de toute volonté propre à respecter, ils doivent être pris en charge et suivis pour être protégés de cette instrumentalisation et d'eux-mêmes. Mais surtout, après leur avoir dénié toute personnalité, toute humanité, elle entend bien les voir disparaître du bout de commune dont elle a la charge !

    ---

    Je vous colle à la suite sa lettre. Une réponse a été préparée par des élus et des soutiens à laquelle HSB a apporté sa signature et nous la publierons quand elle aura été envoyée à sa destinatrice, mais il me semblait qu'il restait encore des choses à dire que l'on ne pouvait trouver dans ce courrier encore bien conciliant à mon avis, qui s'arrête un peu en chemin et revendique de participer une table ronde francilienne que se propose maintenant d'organiser Calandra forte manifestement de l'assurance que lui a donné cette affaire sur la question.

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  11. Le courrier de Mme Calandra:
    _______________________________________________

    Paris le 2 décembre 2011

    [Madame, Monsieur] [Prénom et Nom]

    Les conclusions de l'enquête menée par le 2e district de police judiciaire de Paris, qui ont fait l'objet d'une communication officielle de la Préfecture de police par voie de presse, indiquent que la cause de l'incendie du 163 rue des Pyrénées, dans lequel une personne a perdu la vie, est accidentelle.

    La police scientifique n'a pas relevé de traces d'hydrocarbures notamment, ce qui infirme le témoignage selon lequel des personnes cagoulées auraient jeté des cocktails Molotov. La personne ayant fait ces déclarations à la police, dans un premier temps, s'est depuis rétractée et est poursuivie pour dénonciation de crime imaginaire.

    Selon toute probabilité, la construction d'une cheminée de fortune, attestée par de nombreux témoignages visuels du voisinage, serait à l'origine de cet incendie ce qui m'amène aux réflexions suivantes :

    - prétendre que l'entassement de 116 personnes dont 43 enfants, dans des lieux qui ne sont en aucun cas prévus et organisés pour cela et qui, en outre, présentent des risques de nature diverse pour la sécurité des occupants est, au mieux une stupidité, au pire de l'inconscience dangereuse ;

    - nommer ce lieu " la Baraka " ou " la maison des Roms " me parait relever d'une curieuse conception, très discriminante, des lieux dans lesquels il est souhaitable d'accueillir ces populations. Auraient-ils besoin de moins de sécurité, de mètres carrés et de confort que les autres ? Je ne le crois évidemment pas.

    Afin qu'un tel drame ne se reproduise pas, je renouvelle l'appel à la responsabilité de tous, tel qu'exprimé par la municipalité du 20e dès les premiers jours de l'occupation du 163 rue des Pyrénées, puis après la survenue de l'incendie : ni les discriminations dont elles sont l'objet dans leur pays d'origine, ni les difficultés qu'elles rencontrent quant à leur intégration dans la société française ne sauraient justifier que ces populations soient instrumentalisées et mises en danger.

    Aujourd'hui encore, des associations continuent d'encourager les familles sinistrées à refuser la prise en charge et le suivi par Emmaüs Coup de Main, pour ne leur proposer que des solutions de squat qui les placent, encore une fois, en situation de danger évident. Certaines de ces associations n'ont pas hésité, sans attendre les conclusions de l'enquête de police, à affirmer l'évidence du caractère criminel de l'incendie, allant même jusqu'à porter des accusations à l'encontre des habitants du quartier, les traitant de racistes et les accusant d'avoir organisé une manifestation "appelant au pogrom ."

    A l'attention de ceux qui ont propagé la version d'"un pogrom en plein Paris ", je ne peux qu'exprimer mon dégoût face à de tels mensonges qui les discréditent définitivement en tant qu'interlocuteurs des pouvoirs publics.

    La gravité de la situation des populations roms doit nous amener à interpeller en premier lieu les gouvernements roumains, bulgares et hongrois sur leur politique discriminatoire à l'encontre de ces populations, qui les poussent sur le chemin de l'exil, ainsi que l'Etat français, seul compétent en matière de grande exclusion.

    Je demande donc la tenue d'une table ronde francilienne afin d'analyser, d'échanger et de prendre des mesures pour que le drame du 163 rue des Pyrénées ne se reproduise pas.

    Je vous prie de croire, [Madame/ Monsieur], à l'assurance de toute ma considération.

    Frédérique Calandra
    Maire du 20e arrondissement de Paris

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  12. La réponse collective à la Mairie (en deux partie car c'est un peu long) :

    Incendie du 163, rue des Pyrénées :
    une réponse argumentée du Comité de soutien au communiqué de Madame Calandra, maire du 20è


    Madame Calandra, maire du XX arrondissement, a adressé par voie électronique à de nombreux habitants de l’arrondissement le 2 décembre 2011 un communiqué concernant la publication des résultats de l'enquête policière portant sur l'incendie du 163 rue des Pyrénées dans la soirée du 24 novembre 2011.

    Ce sinistre a coûté la vie à 1 homme et mis à la rue 113 Roms dont 43 enfants.

    Le comité de soutien aux victimes du 163 rue des Pyrénées s’étonne des propos contenus dans ce communiqué qui s’apparente à  une entreprise de dédouanement par le biais d'omissions, de dénégations, de confusions et d'insinuations dont les destinataires ne sont jamais nommés, permettant ainsi tous les amalgames et entravant toute compréhension des faits et des responsabilités.


    Pourquoi ces insinuations, dénégations, cynisme ?

    1.  D’une part, prêter aux militants, soutiens et habitants, dévoués à leurs tâches et convictions, l'humour douteux de nommer un squat « la Baraka », relève à la fois de la dénégation et d'une tournure d'esprit pour le moins mal intentionnée. Faut-il tenir rigueur aux opprimés de s’organiser et de trouver ainsi la « protection » que les pouvoirs publics et l’État ne leur donnent pas ?

    2.    D'autre part, pourquoi s'insurger contre ceux qui auraient parlé de « pogrom en plein Paris » et laisser sous entendre que tous les soutiens aux familles Roms se retrouveraient derrière cette formulation ? Si nous ne nous retrouvons pas, pour le collectif de soutien aux familles Roms derrière cette caractérisation de « pogrom », il nous semble important de bien avoir conscience que les politiques publiques actuelles et certaines attitudes attisent les racismes anti Roms. Le soutien aux manifestations contre les marchés des biffions dont un bon nombre sont des Roms attisent selon nous les tensions des riverains et commerçants. Nous sommes par ailleurs dans un contexte politique national où des discours xénophobe, particulièrement anti-roms,et autres atteintes aux droits confirment la mise en place d’un climat clairement anti roms en France. Le rôle d’une municipalité engagée contre toutes les formes de racisme doit être pour nous de contribuer clairement à encourager celles et ceux qui développent les solidarités avec les familles Roms.

    3. Quant à la mise en cause d'une « cheminée de fortune » dans le déclenchement de l'incendie, quelque soit la réalité d'une telle explication, elle permet de faire porter la responsabilité de leur malheur sur les victimes elles-mêmes. Rappelons que c’est aux pouvoirs publics de créer les conditions effectives de l’accès à un logement et hébergement pour toutes et tous. En outre, les familles vivent aujourd’hui dans des conditions bien plus précaires et dangereuses que lorsqu'elles vivaient rue des Pyrénées. Les soins médicaux ne peuvent être suivis, l’entraide familiale est rompue et la scolarisation mise en péril.


    Par courrier du 6 novembre 2011 le Comité de soutien aux victimes a demandé un rendez vous à la Maire.

    .../...

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  13. .../...
    Lors du conseil d’arrondissement du 7 novembre Madame la Maire s’était engagée à nous recevoir. Une déclaration avait été adoptée à ce conseil ainsi qu’un vœu de toute la majorité lors du Conseil de Paris des 14 et 15 novembre. Il réaffirmait notamment l’engagement de rencontrer le comité de soutien aux familles Roms et la prise en charge en terme d’hébergement d’urgence des familles d’enfants scolarisés à proximité des lieux de scolarisation. Une famille dont un enfant était scolarisé sur l’arrondissement est à la rue depuis plusieurs jours sans qu’aucune prise en charge ne lui soit proposée. Aucune concertation avec les collectifs et associations engagés avant et après l'incendie auprès des familles n’a eu lieu et le dialogue entre ces dernières et Emmaüs – Coup de Main est à ce jour totalement inexistant. Pourquoi de tels silences ? Qu’en est-il concrètement aujourd’hui concernant les prises en charge et les accompagnements des familles ? Pourquoi n’avons-nous pas encore été reçus ?

    Nous prenons acte que Mme Calandra demande une table ronde francilienne et nous sommes favorables à y prendre toute notre place si nous y sommes conviés. Nous réitérons notre demande de rencontre afin d’engager un véritable débat qui permette un climat serein dans l’approche des questions afin que notre arrondissement réponde, comme est sa tradition, par la solidarité et la fraternité


    Le Comité de soutien aux victimes du 163, rue des Pyrénées

    LDH Paris 20, Fasti-Asti de l’Est Parisien, Collectif Baraka, RESF 20è, Harissa Sauce Blanche, MRAP, Sud Education, SNUipp FSU Paris, CGT 20, FASE, NPA, PG20è

    Avec le soutien de la Délégation de Paris du Secours Catholique
    __________________________________

    Ne me demandez pas ce que vient faire cette dernière ligne en hommage au Secours Catholique : je n'en sais fichtre rien, elle ne me plait évidemment pas, mais ne figurait pas ainsi dans le modèle qui nous avait été proposé à la signature et n'engage donc que ceux qui ont transmis ce courrier à sa destinatrice... Je tenais cependant à donner la lettre telle qu'elle avait été envoyée.

    Elle est loin d'être parfaite, mais j'ai déjà donné plus haut une réaction plus personnelle au courrier infâme de notre édile... Dans certaines circonstances il faut savoir aussi s'inscrire humblement dans des actions collectives limitées, même avec des orgas bien éloignées de nos principes et de nos méthodes. Surtout que quand cela concerne en priorité d'autres personnes comme ici les familles de la Baraka, il serait malvenu d'en profiter pour mettre en avant nos différends. Juste cette mention du Secours Catholique qui ne passe décidément pas et qui montre que même sur des questions apparemment anodines, il faut s'attendre à toutes les manipulations et que certains ne partagent manifestement pas nos scrupules!

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